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Stratégie pour le transfert embryonnaire
Laboratoire Marcel Mérieux
1 Rue Laborde
69500 BRON
Une stratégie pour le transfert embryonnaire est nécessaire pour optimiser les résultats de la fécondation in vitro, exprimés en terme d’enfants nés, tout en évitant la survenue de grossesses multiples de rang élevé. Par ailleurs, ces grossesses de rang élevée comportent des risques obstétricaux élevés.
A l’heure actuelle, la majorité des replacements embryonnaires sont réalisés, 2-3 jours après la ponction, soit avant ou immédiatement au moment de la mise en route du génôme embryonnaire. Il s’agit là d’un geste « aveugle ». Les critères cinétiques et/ou morphologiques peuvent quand même, dans un certaine mesure aider à une estimation assez grossière de la qualité. Les retards dans les cycles cellulaires sont par contre très pénalisants,, dès le début du développement embryonnaire préimplantatoire. La position et la morphologie des pronuclei (en relation avec les nucléoles) permettent une évaluation grossière. Les techniques de micro-injection perturbent ces évaluations : en effet, la micro-injection peut avoir un effet positif en accélérant la fécondation, évitant une pénalisation liée à la diminution des ARN messagers « utiles » de l’ovocyte. Cependant, comme l’ont montré Griffits et al (2000), cette technique obère la qualité embryonnaire estimée en terme de formation de blastocystes.
Par ailleurs, il n’existe pas de critère biochimiques susceptibles de trancher clairement : dès 1980, nous avons pu montrer que la consommation de glucose étant un élément statistiquement discriminant. Elle ne s’applique qu’aux blastocystes. La production de PAF est également un facteur statistiquement discriminant (Roudebousch et al. 2002). Cependant des embryons à faible production sont viables. Il est clair que seul la quantification des messages spécifiques de l’embryon, modifiant son transport, sa relation avec l’oviducte et ou le corps jaunes (Cupo, Ménézo et Bueno 1987) permettra de juger de la qualité embryonnaire dès les stades précoces.
Seule la sélection des embryons après l’activation génômique permet un évaluation correcte, au moins au niveau morphologique. Elle permet, quand cela est possible de dépasser les problèmes paternels et maternels. Par ailleurs, le problème des jumeaux monozygotiques est dorénavant résolu. Ce n’est pas le temps mais les conditions de culture qui influent négativement sur cette survenue. Par contre certaines anomalies de la structure de la chromatine (SCSA) du spermatozoïde ne sont pas « filtrées ». Certes la formation des blastocystes est réduites mais elle n’est pas nulle. Le potentiel de développement à terme de ces blastocystes est considérablement réduit. Ceci rejoint à la fois les observation d’Evenson , Larson et Jost (2002) et de Shapiro et al. 2001).
Enfin, il n’existe objectivement pas de moyen d’améliorer l’implantation embryonnaire dans le cadre d’un cycle de FIV/ICSI..Par contre, le transfert des blastocystes permet de les placer dans un utérus « apaisé », où la motricité utérine s’est réduite (Fanchin et al. 2001).
En conclusion, il apparaît que seul, le transfert des embryons sélectionnés par une culture prolongée dans des conditions convenables, permettra de réduire le nombre d’embryons transférés sans réduire l’efficacité des techniques de FIV/ICSI. Cette approche nous a permis de réduire le nombre des embryons transférés à 1.8 lors des 3 dernières années.